vendredi 31 janvier 2014

Le ministre du travail de la fonction publique de la réforme administrative et institutionnelle chargé du dialogue social a rendu publique un communiqué pour fustiger le comportement de certains syndicalistes face aux grèves qui ont actuellement cours dans le pays. Ces derniers inciteraient les élèves et étudiants à une sorte de désobéissance populaire en les convainquant à coup de billets de banque d'observer les mouvements de grève. Le communiqué annonce la prise de mesures hardies contre les auteurs de telles pratiques "contraires à l’esprit et aux dispositions de notre Constitution bâtie sur la liberté des citoyens, la tolérance et le respect des Institutions." Voici l'intégralité du communiqué:

COMMUNIQUE

 Il m’est revenu que certains syndicalistes et citoyens d’une certaine classe politique parcourent les établissements scolaires et universitaires pour appeler les apprenants et leurs formateurs à une désobéissance civile en leur demandant de s’abstenir de se rendre à l’école.
Contre la distribution des billets de banque, d’aucuns demandent même aux élèves d’organiser des marches contre le Président de la République et son Gouvernement.
De telles pratiques sont contraires à l’esprit et aux dispositions de notre Constitution bâtie sur la liberté des citoyens, la tolérance et le respect des Institutions.
Il se trouve que la plupart de ceux qui se livrent à ces actes d’intimidation appartiennent à la mafia et ses suppôts locaux connues de tous, prédatrice de notre économie et qui assurent la formation de leurs enfants à l’étranger en toute quiétude.
Tout en déplorant de telles pratiques, j’invite instamment les parents d’élèves et leurs enfants ainsi que les enseignants à ne pas céder à ces intimidations et de vaquer sans crainte à leurs activités scolaires pour permettre à la génération montante de prendre part demain avec conscience aiguë et responsabilité à la gestion de notre cité commune, le Bénin.
Toutes les dispositions conséquentes sont prises pour assurer la sécurité dans tous nos établissements scolaires sur toute l’étendue du territoire national et punir aussi tous les citoyens indélicats tentés par des actions de démobilisation ou d’intimidation des usagers de notre système éducatif.
Notre peuple est absolument déterminé à lutter contre le fléau de la corruption et de l’impunité en vue d’assurer à tous les Béninois la sécurité humaine qui se décline en termes d’accès de tous et à moindre coût à l’eau, aux soins de santé, à la sécurité alimentaire et nutritionnelle, aux infrastructures routières et sociales, aux loisirs bref, au bonheur d’une vie accordée par notre Créateur, Dieu d’amour et de miséricorde.
En tout état de cause, à compter de ce jour jeudi 30 janvier 2014, tout citoyen, surpris en train de démobiliser les écoliers, les élèves ou les étudiants dans nos établissements scolaires ou universitaires par des actes d’intimidation ou de sabotage sera jugé et puni selon les lois en vigueur dans notre pays.
Je demande en conséquence à tous les parents d’élèves de refuser de céder aux intimidations et de conduire leurs enfants à l’école car un enfant non éduqué est un danger pour la société et la République d’autant que le 21ème siècle est celui de la connaissance et de la formation de qualité.
Le Gouvernement pour sa part reste toujours ouvert au dialogue et a d’ailleurs montré à cet effet sa bonne foi en décidant à l’issue du Conseil des Ministres du 29 janvier 2014, de convier les partenaires sociaux à la poursuite des négociations, le lundi 03 février 2014.
Peuple Béninois, la situation actuelle de notre Ecole t’interpelle individuellement et collectivement. Prends donc ton destin et celui de tes enfants en mains car l’enjeu c’est le devenir de notre pays et surtout de sa jeunesse qui ne pourra relever les défis de demain qu’à travers une formation solide et de qualité. 
 Fait à Cotonou, le 30 janvier 2014

Signé : Martial SOUTON


jeudi 30 janvier 2014

La coopération sénégalo-néerlandaise passée en revue.

Ambassadeur des Pays-Bas
au Sénégal
Les relations bilatérales entre les Pays-Bas et le Sénégal étaient au cœur d’un carrefour d’actualités ce mercredi au CESTI. C’est M. Pieter Jan Kleiweg De Zwaan, ambassadeur des Pays-Bas près le Sénégal en personne qui a en personne donné un aperçu des rapports qu’entretiennent les deux pays. Au cours des échanges avec les étudiants en journalisme, des sujets d’actualités comme celui relatif à la pénalisation de l’homosexualité au Sénégal ont été abordés.
 La présentation des relations bilatérales entre les Pays-Bas et le Sénégal a tourné essentiellement autour de trois grands axes : politique, économie et la question de la migration pour laquelle le diplomate dit être souvent sollicité.
Parlant de politique, M. Pieter Jan Kleiwig a présenté le Sénégal comme un bel exemple de bonne gouvernance en Afrique. Faisant partie de l’un des trois pays africain à n’avoir pas connu de coup d’état après l’indépendance, le Sénégal apparaît comme un havre de paix dans un continent en proie à d’énormes cassures sociopolitiques. Le diplomate néerlandais a mis un point d’honneur sur la question des droits des minorités sexuelles. Il a clairement révélé la position de son pays sur le sujet de l’homosexualité. Les Pays-Bas ont dépénalisé l’homosexualité. « Il s’agit de relation sexuelle entre deux personnes adultes consentantes » a-t-il indiqué. Sur la question, cette position n’a pas eu un écho favorable auprès des étudiants sénégalais présents. L’homosexualité est en effet considérée au Sénégal comme un sujet qui heurte la sensibilité religieuse et culturelle du pays. Pour le diplomate néerlandais, il ne s’agit pas de faire une lecture ‘’africaine’’ des droits humains, des libertés individuelles mais plutôt de les respecter.
L’autre sujet politique abordé concerne la Cour Pénale Internationale(CPI). Le sujet est sensible et d’actualité vu que les africains considèrent la CPI comme raciste. Pour Pieter Jan Kleiwig, « la CPI protège les pays africains contre les personnes dont les droits humains sont violés ». Toutefois, il a fustigé l’attitude de la Cour Pénale Internationale au sujet du cas El Béchir dénonçant une certaine attitude de deux poids deux mesures. Sur la question il a salué la position du Sénégal qui est un exemple de responsabilité en ce sens que le pays fait partie des premiers pays au monde à avoir ratifié le statut de Rome. Toujours selon lui, le Sénégal« constitue une sorte de pont entre certaines positions africaines et européennes ».
Les questions d’économie ont occupé également une partie considérable des débats. Pour l’ambassadeur, les relations entre les Pays-Bas et le Sénégal au plan économique sont orientées vers l’investissement contrairement à celles des années 60 et 70 où il était question d’aide au développement. Dans cette perspective, il a rappelé ses efforts à attirer les entrepreneurs hollandais à investir dans la commercialisation de produits agricoles. Le Sénégal constitue un bon marché pour l’Europe notamment les Pays-Bas avec des produits comme l’oignon (35millions d’euro d’oignon importés), les boissons, la nourriture, le fromage, le pétrole, etc. Le diplomate néerlandais a insisté sur le fait que le Sénégal devra travailler à relever son indice de croissance économique tout en indiquant les aspects qui plombent son décollage. La question du foncier, la lourdeur administrative, la faiblesse de la communication en anglais, la défaillance du réseau électrique, etc.   sont entre autres aspects essentiels pour la croissance du pays. Rappelons que selon le dernier classement Doing Business le Sénégal est 178ème (12ème à partir du bas du classement).
Un autre sujet non moins important que les précédents a été exposé par l’ambassadeur néerlandais. Il s’agit de la migration vers les pays européens. A ce sujet, il a rappelé la position des Pays-Bas sur la question des visas fermés, mesure visant à restreindre les risques liés à l’immigration. Il a évoqué le cas des migrants de lampedusa pour conforter sa thèse.  

Après son exposé, l’ambassadeur s’est livré à un exercice de questions réponses. Les participants sont revenus sur les propos du diplomate au sujet de l’homosexualité et la position que son pays adopte à cet effet. Ils ont fustigé cette position et rappelé  que la pratique est contre les valeurs religieuses et africaines et ne saurait par conséquent prospérer ici au Sénégal. Quant à la question de la CPI il s’est posé le problème de la légalité et de la légitimité de l’institution. Le cas de la crise en Syrie d’un côté et ceux de la Côte-d’ivoire avec Gbagbo et du Kenya avec Kenyatta de l’autre ont permis de comprendre l’idée d’acharnement de la CPI contre les états africains, idée avancés par nombre d’africains. Les étudiants du Cesti ont enfin plaidé pour un éventuel partenariat entre leur école et l’ambassade des Pays-Bas.Comme en de pareilles occasions, l’honneur est revenu au directeur du Cesti de présenter l’école qu’il dirige. Ibrahima SAAR a présenté le Cesti comme un creuset d’excellence où savoir, savoir-faire et savoir-vivre s’acquièrent. Créée depuis 1965, cette école à vocation sous-régionale a déjà formé 1117 journalistes de diverses nationalités. Monsieur l’ambassadeur pour sa part s’est dit très honoré d’être au milieu de jeunes journalistes qui ont du mérite. Il a avant tout présenté son pays et insisté sur le fait que le Sénégal et les Pays-Bas soient liés par l’histoire ; les Pays-Bas étant le 10ème pays à reconnaître l’indépendance du Sénégal. La présentation des relations bilatérales entre les Pays-Bas et le Sénégal a tourné essentiellement autour de trois grands axes : politique, économie et la question de la migration pour laquelle le diplomate dit être souvent sollicité.
Parlant de politique, M. Pieter Jan Kleiwig a présenté le Sénégal comme un bel exemple de bonne gouvernance en Afrique. Faisant partie de l’un des trois pays africain à n’avoir pas connu de coup d’état après l’indépendance, le Sénégal apparaît comme un havre de paix dans un continent en proie à d’énormes cassures sociopolitiques. Le diplomate néerlandais a mis un point d’honneur sur la question des droits des minorités sexuelles. Il a clairement révélé la position de son pays sur le sujet de l’homosexualité. Les Pays-Bas ont dépénalisé l’homosexualité. « Il s’agit de relation sexuelle entre deux personnes adultes consentantes » a-t-il indiqué. Sur la question, cette position n’a pas eu un écho favorable auprès des étudiants sénégalais présents. L’homosexualité est en effet considérée au Sénégal comme un sujet qui heurte la sensibilité religieuse et culturelle du pays. Pour le diplomate néerlandais, il ne s’agit pas de faire une lecture ‘’africaine’’ des droits humains, des libertés individuelles mais plutôt de les respecter.
L’autre sujet politique abordé concerne la Cour Pénale Internationale(CPI). Le sujet est sensible et d’actualité vu que les africains considèrent la CPI comme raciste. Pour Pieter Jan Kleiwig, « la CPI protège les pays africains contre les personnes dont les droits humains sont violés ». Toutefois, il a fustigé l’attitude de la Cour Pénale Internationale au sujet du cas El Béchir dénonçant une certaine attitude de deux poids deux mesures. Sur la question il a salué la position du Sénégal qui est un exemple de responsabilité en ce sens que le pays fait partie des premiers pays au monde à avoir ratifié le statut de Rome. Toujours selon lui, le Sénégal« constitue une sorte de pont entre certaines positions africaines et européennes ».
Les questions d’économie ont occupé également une partie considérable des débats. Pour l’ambassadeur, les relations entre les Pays-Bas et le Sénégal au plan économique sont orientées vers l’investissement contrairement à celles des années 60 et 70 où il était question d’aide au développement. Dans cette perspective, il a rappelé ses efforts à attirer les entrepreneurs hollandais à investir dans la commercialisation de produits agricoles. Le Sénégal constitue un bon marché pour l’Europe notamment les Pays-Bas avec des produits comme l’oignon (35millions d’euro d’oignon importés), les boissons, la nourriture, le fromage, le pétrole, etc. Le diplomate néerlandais a insisté sur le fait que le Sénégal devra travailler à relever son indice de croissance économique tout en indiquant les aspects qui plombent son décollage. La question du foncier, la lourdeur administrative, la faiblesse de la communication en anglais, la défaillance du réseau électrique, etc.   sont entre autres aspects essentiels pour la croissance du pays. Rappelons que selon le dernier classement Doing Business le Sénégal est 178ème (12ème à partir du bas du classement).
Un autre sujet non moins important que les précédents a été exposé par l’ambassadeur néerlandais. Il s’agit de la migration vers les pays européens. A ce sujet, il a rappelé la position des Pays-Bas sur la question des visas fermés, mesure visant à restreindre les risques liés à l’immigration. Il a évoqué le cas des migrants de lampedusa pour conforter sa thèse.  
Après son exposé, l’ambassadeur s’est livré à un exercice de questions réponses. Les participants sont revenus sur les propos du diplomate au sujet de l’homosexualité et la position que son pays adopte à cet effet. Ils ont fustigé cette position et rappelé  que la pratique est contre les valeurs religieuses et africaines et ne saurait par conséquent prospérer ici au Sénégal. Quant à la question de la CPI il s’est posé le problème de la légalité et de la légitimité de l’institution. Le cas de la crise en Syrie d’un côté et ceux de la Côte-d’ivoire avec Gbagbo et du Kenya avec Kenyatta de l’autre ont permis de comprendre l’idée d’acharnement de la CPI contre les états africains, idée avancés par nombre d’africains. Les étudiants du Cesti ont enfin plaidé pour un éventuel partenariat entre leur école et l’ambassade des Pays-Bas.Comme en de pareilles occasions, l’honneur est revenu au directeur du Cesti de présenter l’école qu’il dirige. Ibrahima SARR a présenté le Cesti comme un creuset d’excellence où savoir, savoir-faire et savoir-vivre s’acquièrent. Créée depuis 1965, cette école à vocation sous-régionale a déjà formé 1117 journalistes de diverses nationalités. Monsieur l’ambassadeur pour sa part s’est dit très honoré d’être à ce carrefour d'actualités au milieu de jeunes journalistes qui ont du mérite.

mercredi 29 janvier 2014

Audio: Remise de diplôme aux étudiants de la 41ème promotion du CESTI

Suivre le compte rendu (radio) réalisé à ce sujet. Ecouter

Audio: Conférence du GAF

La salle de conférence de l’UCAD a servi mercredi dernier à une journée de réflexion portant sur le thème: « Quelle Afrique pour ses jeunes ? ». Sur initiative du Groupe des Amis de la Francophonie (GAF), cette conférence a réuni plusieurs experts de haut niveau venus du Gabon, de la République démocratique du Congo, de Guinée-Conakry, du Mali, de France, de Suisse, du Canada et Wallonie-Bruxelles. Cette rencontre a été un creuset de partage d’expériences francophones en vue du développement des ressources naturelles du continent africain. Suivez ici le compte rendu(radio) de ladite conférence.

mardi 28 janvier 2014

Audio: Place des femmes au sein des médias au Sénégal

« Place des femmes au sein des médias au Sénégal » c’est le thème de la conférence débat qui a réuni ce mercredi dans la case foyer du CESTI, plusieurs acteurs des médias. L’occasion était bonne pour présenter un monitoring réalisé au sujet des femmes dans les médias. C’est l’œuvre du journaliste Tidiane Kassé en collaboration avec l’ONG international de défense des droits humains Article 19. Suivez ici mon compte rendu.

Audio:portrait de Souleymane Jules TOURE

Suivez ici le portrait de Souleymane Jules TOURE, étudiant en 2ème année au CESTI.

samedi 25 janvier 2014

MICROSOFT: La fin du support XP!

Microsoft Afrique de l'ouest et du centre a initié une vaste campagne de sensibilisation sur la fin du support XP. Elle a insisté sur les risques sécuritaires et les menaces de dysfonctionnement des ordinateurs en entreprise. Un communiqué de presse a été rendu public à ce sujet :




COMMUNIQUE DE PRESSE

NTIC
Sécurisation des données informatiques en entreprise: La fin de Microsoft Windows XP, une potentielle bombe à retardement

Fin de vie de Windows XP et Office 2003 : Microsoft veut renforcer la sensibilisation des entreprises sur les menaces et dangers avant la date butoir du 8 Avril 2014.
En effet, Microsoft WCA rencontrera les organisations professionnelles et les médias économiques de l’Afrique de l’Ouest et du Centre pour un déjeuner-débat autour de la fin de support du système d’exploitation Windows XP. Les échanges porteront sur les risques inhérents à cette situation et les moyens de renforcer la sensibilisation auprès des chefs d’entreprises.

En Afrique de l’Ouest et du Centre, près de 80% des entreprises disposent des ordinateurs qui utilisent le système d’exploitation Windows XP et la suite logicielle Office 2003. Pourtant, comme annoncé depuis plusieurs mois, le 8 Avril 2014, Microsoft n’apportera plus aucun support aux utilisateurs/clients et cessera de publier des mises à jour de sécurité sur ces produits.

Cette situation va engendrer d’énormes problèmes, notamment ceux liés à la sécurité des données informatiques en entreprise. En effet, les ordinateurs deviendront vulnérables à toutes sortes d’attaques pirates : virus destructeurs, logiciels espions nuisibles et autres logiciels malveillants qui occasionneront le vol et la perte des informations et des données professionnelles. Car, il faut bien comprendre que les logiciels antivirus ne pourront plus être efficaces lorsque Windows XP ne sera plus pris en charge. La menace est donc grande pour les entreprises et le compte à rebours n’est pas loin de zéro.

Tous les secteurs d’activités sont concernés et sous la menace. La preuve. Certaines grandes banques ont encore leurs distributeurs automatiques de billets fonctionnant sous le système d’exploitation Windows XP. Pis, certains de ces DAB sont d’ailleurs même trop vieux pour tourner sous des logiciels plus modernes, plus sécurisés comme Windows 7 ou Windows 8. Il est facile d’imaginer les dangers auxquels s’exposent ces établissements financiers lorsque, incapables d’avoir des mises à jour d’antivirus adaptés, ils verront les données de leurs clients disparaître ou aux mains de pirates.

Les administrations publiques, grandes utilisatrices Windows XP et Office 2003, malheureusement encore sourdes à la sensibilisation, ne sont pas en reste. Des milliers d’ordinateurs, que ce soit dans les hôpitaux, dans l’armée, dans les universités, etc. seront livrés aux menaces pirates.

Victoria N’Dee, Marketing and Communications Lead à Microsoft West and Central Africa a d’ailleurs bien résumé la situation: « Tous autant que nous sommes, nous échangeons quotidiennement un volume impressionnant de données via clés USB, Internet, etc. Il suffit d’imaginer la perte de ces informations pour se rendre compte de la gravité de la situation. Nous sommes tous impliqués. Microsoft, ses partenaires, ses clients et surtout les médias qui doivent prendre leur part dans cette campagne de sensibilisation en donnant l’avertissement à l’intention des utilisateurs, car la menace est réelle et les dangers ne sont pas à minimiser. »

En dehors des risques sécuritaires (confidentialité, fiabilité des données), la fin de support de XP impliquera un dysfonctionnement des ordinateurs en entreprise, des dépenses en maintenance avec pour conséquence de fréquentes interruptions d’activités et une baisse de la productivité.

Il faut rappeler qu’après plusieurs rencontres professionnelles, conférences de presse, campagnes publicitaires voire des offres promotionnelles (programme Get To modern), le débat posé par Microsoft vient comme une énième action de mise en garde. Car, certaines entreprises sous-estiment la menace et continuent d’ignorer la nécessité de migrer vers un système d’exploitation plus récent.

Pour cette discussion, Microsoft réunira ses experts, ses partenaires, les organisations professionnelles et les médias autour du thème : Fin de support de Windows XP: Renforcer la prévention avant l’échéance du 8 Avril 2014. Il a été débattu en quatre points:

Axe 1 : Pourquoi migrer de Windows XP vers Windows 8 ? (dangers et risques, etc.)
Axe 2:Migration, quels réels avantages ?
Axe 3 : Les étapes pour une migration réussie, contribution de Microsoft et partenaires
Axe 4 : Campagne de prévention: appui des organisations professionnelles et missions des médias.

Il est prévu dans, les semaines qui suivent une intensification de sensibilisation et l’utilisation des canaux de communication de toutes les organisations professionnelles. Lors de ces débats, Microsoft insistera sur le fait qu’il existe tout un mécanisme pour aider les entreprises à réussir leur migration de Windows XP vers Windows 7 ou 8. “L’ensemble du processus n’est pas figé ; chaque migration est adaptée aux besoins de l’entreprise concernée » a indiqué Ndee Uwadoka.

La migration a certes un coût, mais, après avril 2014, la note sera sans doute deux fois plus salée, car il faudra, en ce moment-là, faire face à la fois aux charges de récupération de données perdues et à la migration elle-même. Dès maintenant, les entreprises sont appelées à ne pas risquer la perte des données de leurs entreprises.
FIN


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vendredi 24 janvier 2014

Situation sociopolitique au Bénin : Boni YAYI peut encore sauver les meubles

L'espoir est encore permis
La situation qui prévaut actuellement au Bénin prend une allure inquiétante. Sans être alarmiste encore moins oiseau de mauvaise augure, il faudrait prendre au sérieux les différentes positions sur lesquelles campent opérateurs économiques, juristes , syndicalistes, politiciens et gouvernement, chacun en ce qui le concerne. Tout porte à croire que les uns ne sont pas prêts à faire des concessions ; les autres décidés à jouer aux jusqu’au-boutistes. Tous se regardent en chien de faïence !
Un tableau pas reluisant
Les opérateurs économiques voire même le secteur privé n’est pas en odeur de sainteté avec le gouvernement. Point n’est besoin de rappeler que l’affaire Patrice Talon et ses corollaires en sont pour beaucoup dans cette crise. Il apparaît clairement à ce jour, que l’économie du pays en est tributaire. Nous en voulons pour preuve le rang qu’occupe notre pays dans les différents classements économiques dans la sous-région et dans le reste du monde. Certains fatalistes trouvent une explication à travers le contexte de la crise économique qui n’a épargné aucune économie… Même s’il est vrai que les performances économiques du Bénin ne devront pas être analysées sans prendre en compte ce contexte, il n’en demeure pas moins que nous aurions pu mieux faire et changer la donne. Mais malheureusement des questions d’intérêts et de conflits personnels nous y en ont empêché.
Le secteur de la  justice a eu aussi son lot dans cet imbroglio. Le cas du juge Angelo Houssou , la grève de l’Unamab , le cas récent du procureur Gbènamèto dans une certaine mesure, etc  confortent justement cette thèse. L’état de droit  désormais n’est réel que sur le papier. Quand le béninois lambda ne peut plus avoir confiance en la justice de son pays ; quand celle-ci est en proie à de sérieuses affaires de corruption, et bien la justice apparait malheureusement comme une coquille, donc vidée de tout son sens.
Les syndicalistes, partenaires sociaux de l’exécutif, ne démordent pas quant à leur mouvement de débrayage. Comme si l’administration publique n’est pas suffisamment paralysée avec 48h voire 72h de grève, le débrayage pourrait passer à 96h dans les jours à venir. La répression sanglante de la marche du vendredi 27 Décembre 2013 en est la principale motivation.
Le volet politique n’est plus à présenter tant il a toujours déchaîné les passions. Le rejet du budget de l’Etat exercice 2014 par les députés est apparu comme un signal fort de réveil d’une classe politique longtemps tenu en bride. Et quand l’oiseau échappe au filet de l’oiseauleur… Le gouvernement quant à lui semble faire fie de tous ces précédents et fonce tête baissée.
 On assiste ainsi à une sorte de radicalisation des forces en présence. Chaque partie campe sur sa position et n’entend pas lâcher du lest. C’est malheureusement là un tableau assez sombre que présente le Bénin et  ce sont les Béninois qui  en feront certainement les frais.

Boni YAYI pour sauver les meubles
A y voir de près, le pire peut être évité pendant qu’il est encore temps. Il nous paraît assez judicieux d’éviter une sorte de radicalisation. Le gouvernement avec à sa tête son chef gagnerait à jouer la carte de l’apaisement et du rassemblement. Ses sbires devront calmer leurs ardeurs et penser à l’intérêt supérieur de la nation. Les discours belliqueux empreints de régionalisme auxquels se livrent certaines personnes surtout proches du pouvoir ne servent à rien. En de pareilles circonstances, le dialogue devrait primer. Un regard dans le rétroviseur vers les fondamentaux de la démocratie ferait du bien à la nation toute entière. Boni YAYI en fin de mandat n’a aucun intérêt à léguer à son successeur et au peuple béninois un héritage en décrépitude à la limite en lambeaux. Il apparait donc comme le seul à même de résoudre cette crise sournoise mais aux allures dévastatrices s’y on y prend garde. Le chef de l’état devrait surpasser certains clivages et postures de «revenchard » et faire place à la raison, celle là même qui motivèrent les pères fondateurs de notre démocratie et dont ils pouvaient s’en féliciter. Une conférence bis des forces vives de la nation est envisageable. Boni YAYI peut et doit sauver les meubles alors qu’il est encore possible. En 2006, il est apparu pour la majorité des béninois comme le « messie ». Il devait s’en rappeler et prouver toute la légitimité de cette allégation même si les données ont radicalement changé aujourd’hui. Les autres acteurs de la vie économique, sociale et politique devaient en faire autant. C’est bien du Bénin, notre commune patrie  qu’il s’agit.


jeudi 23 janvier 2014

Place des femmes au sein des médias au Sénégal :La portion congrue .

Tidiane Kassé
« La place des femmes au sein des médias au Sénégal », le sujet était au cœur d’une conférence débat ce mercredi au CESTI. Sur initiative de l’ONG international Article 19, le journaliste sénégalais Tidiane Kassé a présenté le rapport d’une étude monitoring  axé sur les femmes et les médias au Sénégal. Ce fut un moment d’échanges et de partage d’expériences des stéréotypes et clichés conçus au sujet  des femmes au sein des médias.

 La rencontre s’est voulu un creuset d’échanges et de restitution  des travaux de recherche du journaliste Tidiane Kassé. Il a présenté son rapport de monitoring au sujet de la place des femmes dans les médias au Sénégal. D’entrée, le conférencier a tenu à préciser la méthodologie utilisée pour parvenir à ce travail de recherche. Deux(2) pilliers ont été privilégiés : une approche quantitative et une autre qualitative. Dans la première, Tidiane Kassé s’est appesanti sur l’espace consacrée aux femmes dans les médias ; quant à la procédure qualitative , elle a consisté à mettre le focus sur la qualité des productions de presse qui touchent directement les femmes. Ces travaux de recherche ont été circonscrits dans la période de Mars –Avril 2013. Ils visaient essentiellement à mettre en exergue la perception que véhiculent les médias au sujet des questions du genre.
Objets plutôt que sujets
« On parle souvent des femmes dans les médias ; elles sont objet et non sujet de l’information dans les médias » a indiqué le conférencier. Une assertion qui vient conforter les stéréotypes et autres clichés déjà existants au sujet des femmes dans la société sénégalaise. En effet, une certaine portion congrue est réservée à ces dernières non seulement quand il s’agit de leur représentativité au sein des médias mais aussi et surtout du traitement dont elles sont victimes dans le traitement de l’information. Parlant de leur représentativité, les femmes sont en général quasiment absentes dans les sphères de décisions au Sénégal. La presse quant à elle n’échappe pas à cette stigmatisation faite aux femmes. Dans les rédactions c’est la portion congrue qui leur est réservée. Généralement, elles sont confinées dans les second rôles et donc reléguées au second plan : pas de poste de responsabilités pour elles, absentes sur des positions de reportages de sujets de grande envergure , …
Les femmes sont presque réduites au silence quant aux traitements que les médias font des sujets les concernant. Elles y apparaissent comme des sujets de moindre importance, sans intérêt et donc comme des sujets mineurs. Et même quand ces dernières sont  présentes dans la presse elles sont reléguées dans les faits divers et de société et /ou présentées comme victimes. « Ces dernières n’interviennent que quand elles sont victimes ou plaignantes » a fait remarquer M. Kassé. Ainsi, le conférencier a révélé à travers son monitoring que le traitement des sujets qui touchent les femmes est en général biaisé et n’est pas de nature à  les rendre visible au sein d’une société déjà campée par des stéréotypes au sujet de la gente féminine.
Les femmes pour inverser la tendance ?

Au cours des échanges, les femmes sont apparues comme étant victimes d’une forme de violence dans les médias ; tant au niveau de leur représentativité qu’au plan du traitement qui leur est réservé au sein des médias. Des questions et autres contributions de nature à parfaire l’étude de monitoring  de M. Kassé ont suggéré quelques pistes encore explorables pour ce qui est de la visibilité de la femme au sein des médias au Sénégal. Entre autres, il s’agit de la place que les femmes elles-mêmes accordent à leur personnalité. « Qui mieux que les femmes pour changer cette perception que les hommes ont d’elles » a lancé Sene Koudou, une étudiante du CESTI présente à cette rencontre. Voilà qui montre que les femmes devront elles mêmes prendre leur destin en main, c’est-à-dire prendre à bras le corps cette lutte qui doit se mener en vue de redorer l’image de la femme au sein des médias au Sénégal. Les femmes loin de rester d’éternelles victimes devront travailler à se refaire une autre image. Leur implication doit se faire plus remarquable si elles veulent passer d’objet à sujet de l’information. L’espoir est permis et elles doivent y croire.

jeudi 16 janvier 2014

Agression du 16janvier au Bénin: Portrait du" Corsaire de la république"

16 janvier 1977- 16 janvier 2014 - 37 ans après , le Bénin s'en remémore. Dans la foulée de la commémoration de cette historique attaque contre le régime de l'ancien président marxiste d'alors, Mathieu KEREKOU, un nom revient sur les lèvres: Bob Denard. Aujourd'hui, nous lançons nos projecteurs sur le cerveau du coup d'état manqué du 16 janvier 1977 pour mieux découvrir l'homme qui se faisait appeler le "Corsaire de la république". Qui est donc Bob Denard?


Né Gilbert Bourgeaud le 7 avril 1929 à Bordeaux, Bob Denard s’était converti à l’islam après s’être marié – il l’a été sept fois aux Comores. Il avait fait ses armes en tant que mercenaire au début des années 1960, dans l’ex-Zaïre, aux côtés de Moïse Tshombé, en qualité de colonel de la gendarmerie de la République du Katanga. Il est également intervenu au Biafra (Nigeria), en Angola, en Rhodésie (Zimbabwe), en Iran, au Yémen et au Bénin. Dans ce dernier pays, Denard, anti-communiste convaincu, avait tenté de renverser le président marxiste Mathieu Kérékou à la tête d’un commando aéroporté. Un coup de force qui lui a valu une condamnation à mort, au Bénin ; et une autre, en France, en 1993 : cinq ans de prison avec sursis…
Les Comores étaient le terrain de jeu préféré de l’ancien résistant français, devenu militaire de carrière jusqu’en 1952. A la tête de la « garde présidentielle », il avait renversé le président Ahmed Abdallah en 1975, date de l’indépendance de cette ancienne colonie française, pour y installer son opposant Ali Soilih. Il réalisa l’opération inverse trois ans plus tard.
Dans la nuit du 26 au 27 septembre 1995, il avait débarqué aux Comores à la tête d’une trentaine d’hommes pour renverser le président Saïd Djohar. Il avait placé Mohamed Taki et Saïd-Ali Kemal au pouvoir, mais le 4 octobre, les forces françaises étaient intervenues pour libérer le président Djohar et forcer les mercenaires à se rendre. Le jugement avait pourtant estimé qu’il était « évident que les services secrets français avait eu connaissance du projet de coup d’Etat conçu par Robert Denard, de ses préparatifs et de son exécution (…) Il est tout aussi manifeste qu’au moins ils n’avaient rien fait pour l’entraver et qu’ils l’avaient donc laissé arriver à son terme. En conséquence, c’est que les responsables politiques l’avaient nécessairement voulu aussi ».
Bob Denard, mercenaire adepte des coups tordus qui se décrivait lui-même comme un serviteur de la République française, est mort le samedi 13 Octobre 2007 à l’âge de 78 ans, selon une annonce faite dimanche par sa sœur Georgette Garnier. La justice l’avait condamné en appel à quatre ans de prison dont trois avec sursis, en juillet dernier, pour le coup d’Etat raté réalisé en 1995 dans l’archipel des Comores. Jugé en 2006, au terme d’une instruction de dix ans, il avait dans un premier temps écopé de cinq ans de prison avec sursis pour délit « d’association de malfaiteurs en vue de la préparation d’un crime ». Déjà affaibli par la maladie Alzheimer, il n’avait pas assisté au procès.


Agression du 16 Janvier 1977 au Bénin: Et si l'agression m'était contée...

16 Janvier 1977 - date assez mémorable dans l'histoire politique du Bénin. 37 ans après, les béninois s'en souviennent et se remémorent comme ils le peuvent le film d'une historique attaque de mercenaires menés par Robert DENARD alias Bob Denard. Que s'est-il réellement passé? Qui mieux que le cerveau de l'attaque pour relater les faits? Le mercenaire français Bob Denard impliqué dans de nombreux coups d'états en Afrique dont celui manqué de Cotonou en 1977 revient sur les tenants et aboutissants d'une mission couronnée d'échec. L'agression du 16 janvier 1977 à Cotonou, Bob Denard raconte...

"Le marché des missions secrètes est si prospère en Afrique que je ne tarde pas à être de nouveau sollicité. Le contact vient cette fois d’un  agent marocain. A Paris, où j’ai établi ma base arrière, il me fait rencontrer le docteur Emile Derlin Zinsou, l’ancien président du Dahomey, destitué en juillet 1969  par le lieutenant – colonnel Kouandété. En octobre 1975, Zinsou a tenté de reprendre le pouvoir, mais son complot a échoué et il a été condamné à l’exil. Présidé par le général Mathieu kérékou depuis 1972, le Dahomey est devenu la République populaire du Bénin.
- Mon malheureux pays est un enfer pour ceux qui rêvent de liberté, me déclare le médecin. Le tyran Kérékou vient de faire exécuter onze de mes partisans. Il faut que vous m’aidiez à renverser ce régime marxiste.
Le coup me paraît jouable à plusieurs titres. D’abord, mes contacts du SDECE m’encouragent à me mettre au service du docteur Zinsou, la France ayant tout intérêt à ce que Kérékou soit écarté du pouvoir. Ensuite, le Maroc est très embarrassé par ce général – président, dans la mesure où il a pris parti pour le Front Polisario et vient de reconnaître la République sahaouie. Enfin, les gouvernements du Togo, du Gabon, de la Côte – d’Ivoire et du Sénégal se préoccupent également des menées marxistes de leur voisin béninois. Si je décide de m’engager dans cette affaire, je bénéficierai, de toute évidence, d’appui sérieux et de fonds conséquents.
Avant de donner mon accord, je charge un jeune officier, le lieutenant Gérard, d’effectuer un petit voyage de reconnaissance à Cotonou. Il se fait passer pour un touriste, séjourne une semaine sur place et me ramène une évaluation précise des forces armées de Kérékou ainsi que des détails sur leur implantation. Selon mon espion, le Bénin serait au bord de l’asphyxie. La politique d’industrialisation engagée par Kérékou est très mal comprise par son peuple, et son armée ne semble pas bien organisée.
Dès lors, il me semble qu’il serait plus aisé d’imposer par la force un changement de gouvernement au Bénin, plutôt que d’y fomenter, après quelques infiltrations de mercenaires, un énième coup d’Etat. Le docteur Zinsou partage mon avis. Un premier versement de cent quarante – cinq mille dollars, effectué par le roi Hassan II, me permet de démarrer l’opération.
Lorsque je lance le recrutement des cent hommes dont j’estime avoir besoin pour investir Cotonou, je me heurte à une situation à laquelle je n’ai jamais été confrontée. Les temps ont bien changé depuis la fin de la guerre d’Algérie. Les anciens de l’OAS ont vieilli, et les partisans de l’Algérie française se sont recasés. Par – delà mon habituel état – major, vite rameuté, je me rends compte qu’il va falloir ratisser très large et dans de nouvelles directions.
Afin de bien marquer le caractère interne en l’Afrique de cette nouvelle affaire, je décide d’enrôler d’entrée de jeu des Africains. Je n’ai pas de mal à m’assurer le service d’une soixantaine d’hommes bien entraînés, des Béninois exilés, bien sûr, mais aussi des Guinéens, dont bon nombre ont été formés dans les Landes par mes soins.
Parallèlement, je fais activer l’enrôlement des Européens en passant des petites annonces dans les colonnes de dix quotidiens français, au nom d’une société que j’ai créée à Libreville. Alors que je m’attendais à recevoir une centaine de réponses, près de cinq mille candidatures me parviennent. Roger Bruni et moi en sélectionnons cent cinquante. Afin  de ne pas attirer l’attention, les candidats sont reçus dans des hôtels parisiens par Legrand et André Cau, qui effectuent un premier tri. Ils m’envoient ceux qu’ils ont retenus. Je les questionne sur leur passé et, surtout, sur leurs attentes. Finalement, j’agrée soixante hommes, qui reçoivent chacun une avance de six mille francs correspondant à un mois de solde et l’ordre de se tenir prêts à partir à mon signal.
Les premières recrues quittent la France au début du mois de décembre. Ils voyagent par petits groupes. Accueillis au Maroc par des gendarmes, ils sont immédiatement conduits à Benguerir, près de Marrakech, sur une ancienne base américaine. Un jour où je me rends à Orly afin de veiller au bon  déroulement du départ d’une poignée de volontaires, je rencontre Ferdinand Serre. Nous parlons bien entendu d’Ali Soilih, qui se comporte de plus en plus comme un dictateur.
- Il est temps de le renverser, affirme mon interlocuteur.
- Je suis prêt à vous aider, lui dis – je mais pas tout de suite. Je suis occupé par ailleurs. Je reprendrai contact avec vous dès que possible.
Mes volontaires, qui me connaissent sous le nom de « colonel Maurin », ignorent tout de l’opération à laquelle ils vont participer. Ce n’est qu’en recevant leur billet d’avion qu’ils prennent connaissance de la première étape de leur aventure. Je n’ai pas voulu transiger sur le secret. Cela m’a sans doute privé ainsi de quelques engagements de qualité, comme celui de Philippe de Dieuleveult, l’aventurier de la télévision, officier de réserve parachutiste. Devant mon refus de lui révéler la destination finale de l’équipée, il a retiré sa candidature en me jurant de ne pas parler de nos contacts.
Plus les préparatifs avancent, plus je suis confiant. Comme je l’avais pressenti, les ennemis de Kérékou ne se font pas prier pour financer notre mission. Après avoir versé son obole, le roi du Maroc nous garantit par contrat que le docteur Zinsou nous allouera, pour sa part, quatre cent mille dollars. En outre,  René Journiac suit le montage de l’opération aux Affaires africaines et malgaches et je sais que le Président Giscard-d’Estaing s’y intéresse de près.
Tandis que je voyage entre Paris, Libreville et le Maroc, où je rencontre deux fois sa majesté Hassan II, Legrand assure à Benguerir la préparation de nos quatre-vingt-dix volontaires. Orfèvre en la matière, l’ancien parachutiste ne ménage pas nos troupes. Elles sont équipés de fusils d’assaut, de mitrailleuses, de mortiers et de lance-roquettes. Comme nous ne manquons pas de munitions, Legrand peut faire tirer ses élèves durant des heures, jusqu’à ce qu’ils acquièrent ou retrouvent des automatismes guerriers.
Mallock, que j’ai mis dans le coup, m’a fourni un avion. Il assurera depuis Gabon le transport aérien du commando. Je décide d’attaquer dans la nuit du 31 décembre 1976. Tous marxistes qu’ils soient, les officiers de Kérékou, ne manqueront pas de fêter la nouvelle année. Leur dispositif de défenses sera relâché et le coup aura toutes les chances de réussir.
Des soucis de dernière minute m’empêchent de jouer la partie au moment choisi. L’avion qui devait nous transporter n’étant pas disponible, les élèves de Legrand ne quittent leur base marocaine que le 15 janvier 1977. Avant leur départ, je les passe en revue avec le Colonel Dlimi et Gratien Pognon. Ce représentant du docteur Zinsou a décidé de prendre part à l’expédition, accompagné de son secrétaire.
C’est seulement à leur arrivée au Gabon que mes hommes apprennent enfin le but final de la mission. La base militaire de Franceville, où je les installe, est placée, pour l’occasion, sous la protection de la garde présidentielle commandée par mes amis Loulou Martin et son second, Pinaton.
L’escale gabonaise est de courte durée. Les hommes et le matériel sont embarqués dans le DC 7 à hélices piloté par un volontaire américain désigné par Mallock. Je monte à bord avec deux de mes fidèles, Roger Bruni et Jacques Lafaye, plus connu sous le surnom de Carcassonne.
-On ne peut pas décoller, m’annonce alors le pilote, je crois qu’il y a une suite d’huile.
Ce contretemps n’entame pas mon enthousiasme. Je m’inquiète seulement de savoir combien de temps va prendre la réparation. Le mécanicien du DC 7, un Suédois, me laisse entendre qu’il faudra au moins deux bonnes heures. Nous débarquons et patientons sur le tarmac, en observant, du coin de l’œil, les ombres furtifs qui s’agitent autour de l’appareil. Enfin, le pilote vient m’annoncer que tout est clair. Il est presque cinq heures. J’estime que nous serons à pied d’œuvre dans moins de trois heures.
Le DC 7 réparé se met à rouler sur la piste. Il décolle, pique droit vers la mer et, en volant au ras des flots afin de tromper les radars côtiers, prend la direction de Cotonou, qui se trouve à mille kilomètres de l’autre côté du Golf de Guinée.
Il est environ 7h30 lorsque le pilote me signale qu’il va se poser. Je me poste avec Roger Bruni près de la porte avant gauche. Chacun de mes hommes est à sa place, son arme à la main. Je les devine prêts à jouer, bien encadrés par les anciens, le rôle qui leur a été assigné.
Après le crissement des roues sur la piste, l’homme de Mallock inverse la puissance des moteurs. L’avion décélère brutalement pour s’engager presque à l’angle droit sur une bretelle de dégagement menant directement sous la tour de contrôle, devant les halls d’accueil.
Inlassablement répété à Franceville, le ballet du débarquement se met en branle. Je m’encadre dans la porte avant tandis que des volontaires, installés aux issues arrières, font glisser vers le sol des tiges de métal sur lesquelles mes premiers voltigeurs se laissent glisser comme des pompiers en alerte.
Deux blindés légers – des AML 60 d’origine française – roulent lentement vers nous. J’empoigne un fusil d’assaut armé d’une grenade antichar, vise le premier intrus et l’immobilise au milieu d’un nuage de fumée noire. Alors que Bruni le prend pour cible, le second blindé bat en retraite.
La totalité de mon commando est bientôt à terre. Personne ne semble plus se soucier de nous. Je donne l’ordre de réquisitionner une poignée de civils de service à la tour de contrôle, et de commencer avec eux le débarquement des caisses de munitions. Quelques gendarmes se réveillent. Tandis que les tirs les poursuivent, Jean-Louis s’empresse d’installer son poste radio et se met en rapport avec Marion, son homologue de la garde présidentielle gabonaise, qui se tient aux écoutes.
Quelque peu surpris par la facilité avec laquelle je me suis emparé de l’aéroport endormi, je laisse le Bosco occuper l’extrémité de la piste puis, craignant tout de même une contre-attaque, m’empresse de placer mes mortiers en batterie. Je braque ensuite une mitrailleuse sur le toit de l’aérodrome, afin d’appuyer l’avance des groupes de Legrand, qui n’attendent plus que mon ordre pour filer vers la présidence, et ceux d’André Cau qui, en empruntant un autre axe, doivent mettre hors de combat les factionnaires du camp Guézo tout proche.
La totalité de mon matériel lourd est au sol lorsque soudain, je remarque que notre pilote a laissé tourner ses moteurs, et qu’il a placé le DC 7 dans le sens du décollage. Interloqué, je demande à Jean-Louis de l’interroger en anglais.
-         Pourquoi ne coupez-vous pas les moteurs ? interroge ma radio.
-         C’est au cas où nous devrions repartir en catastrophe, répond-il sans se troubler.
En dépit de sa logique, cette réponse ne me satisfait qu’à moitié. Je demande à Bruni de surveiller le bonhomme et de le neutraliser s’il faisait mine de filer sans nous. Pour plus de sûreté, je fais garer une jeep devant la roue avant de l’avion, puis prend contact, par téléphone, avec les alliés potentiels que nous avons à Cotonou et dans les casernes béninoises. Gratien Pognon s’agite beaucoup. Il m’assure que l’armée, dans son ensemble, est prête à se rallier. Avec son secrétaire, il appelle quelques personnalités qu’il tire du lit pour les mettre devant le fait accompli. Mais je n’obtiens aucune des garanties promises.
Pendant que nous multiplions les liaisons téléphoniques, une partie de mon commando file, par le bord de mer, vers la résidence du président Kérékou. Le palais qu’ils doivent enlever s’étale de l’autre côté d’une bande de sable dangereuse à traverser. Le lieutenant Thomas met en batterie l’un des trois mortiers pour appuyer l’avance de mes hommes, qui se lancent à l’assaut en tiraillant. Mais les gendarmes qui gardaient la tour de contrôle ont donné l’alerte avant de détaler, et la garde présidentielle de Kérékou riposte. Ma première vague recule sous son feu nourri.
Les rares messages qui me parviennent me font comprendre que notre affaire n’est pas aussi bien engagée que prévu. De toute évidence, on m’a donné, au départ, des renseignements peu fiables. Kérékou n’a pas passé la nuit dans sa résidence. Mes voltigeurs africains et européens sont à peine infiltrés dans les faubourgs endormis de la capitale, qu’il se précipite à la radio d’Etat pour inviter son peuple à repousser l’odieuse agression dont il est victime.
Les Béninois se montrent peu pressés d’obéir aux injonctions de leur président. Rares sont ceux qui se risquent à sortir de leur maison. Les rues sont libres. Même s’ils sont pris à partie çà et là par les unités béninoises manœuvrant sans ordre bien établi, mes hommes continuent à progresser. Malgré tout, l’affaire s’annonce de moins en moins bien. Gratien Pognon perd progressivement de son assurance. Aucun des notables dont il s’annonçait pourtant si sûr ne s’engage dans la rébellion. Ni les gendarmes, ni le bataillon de parachutistes sur lequel il comptait tant ne se rangent de notre côté. Au moment où mes hommes se heurtent à la résistance imprévue de militaires nord-coréens, qui accompagnaient des dignitaires de PyongYang participant à un congrès, il me demande de les rappeler, et de donner au plus vite l’ordre de décoller. Malgré la faiblesse de mes transmissions, je commence à organiser en bon ordre le repli de mes sections.
L’alerte est maintenant générale. Tous les bateaux mouillés en rade de Cotonou donnent de la sirène, et les équipages regagnent leurs bords. Comme les officiers de Kérékou ne semblent pas vouloir engager une véritable riposte, j’ordonne un dernier tir de barrage de mes mortiers avant de faire revenir mes voltigeurs à l’aéroport.
J’ai pris place à bord d’une jeep enlevée aux gendarmes lorsque, revenant vers l’avion, je tombe nez à nez avec le premier engin d’une colonne automitrailleuses Ferret. Je m’apprête à le détruire au bazooka lorsque Bruni m’empêche de tirer. Le chauffeur du blindé profite de mon hésitation pour se défiler, et les autres engins suivent son mouvement.
Pendant le regroupement de mes troupes, les échos de la bataille prennent de l’ampleur. Je fais ramener le matériel lourd sous l’avion dont les hélices tournent déjà. Quelques voltigeurs reviennent avec des prisonniers que je fais aussi relâcher ? L’un d’eux, un civil chargé du sac de Legrand, réussit pourtant à monter dans l’avion où se tiennent déjà, Gratien Pognon et son secrétaire.
Une fois mes groupes réunis à l’aérodrome, je m’inquiète de nos pertes. Elles sont moins importantes que je ne le craignais. Deux hommes sont morts et trois autres ont été légèrement touchés. Je fais embarquer mes trois blessés légers, puis ordonne d’abandonner la plupart des caisses de munitions.
Peu après le décollage, le Bosco m’annonce que le sergent béninois qui servait la mitrailleuse placée sur le toit de l’aérodrome n’a pas été embarqué. Il s’est endormi de fatigue. Pour couronner le tout, Bruni ne retrouve pas la caisse de munitions qui contenait les papiers concernant l’opération, et que je n’avais pas voulu laisser au Gabon. Comme je m’impatiente, il fait rapidement fouiller l’avion. apparemment, l’un des civils réquisitionnés pour débarquer le matériel l’a descendu avec les autres caisses de munitions. Nos documents sont donc restés sur le tarmac de Cotonou.
Au Gabon, après avoir fait hospitaliser mes blessés et installer le reste de mes hommes à Franceville, en attendant qu’ils touchent leur dû et puissent rentrer chez eux, je dresse le bilan de l’opération. Si je considère comme un exploit militaire le fait d’avoir réussir de débarquer en pays hostile, d’être demeuré plus de sept heures dans une ville de trois cent mille habitants en tenant en haleine une armée entière et de m’en être exfiltré sans pertes graves, pour le reste, c’est un échec cuisant. Afin d’éviter les fuites, le commando est transféré, en accord avec les autorités marocaines, du Gabon au Sud marocain. Au bout d’un mois, les hommes sont rapatriés en Europe par petits groupes.
Les papiers bêtement abandonnés à Cotonou sont trouvés seulement trois mois après, par la commission d’enquête que l’ONU a envoyée sur place. Ils font les choux gras de Kérékou. Mon permis de conduire et ma carte d’identité au nom de Gilbert Bourgeaud, ainsi que mon accréditation au service de la République du Gabon, figurent parmi les pièces saisies. Le complot international est ainsi établi. Les journalistes se délectent des suites de mon coup de main. Ils ignorent encore la véritable identité de Gilbert Bourgeaud et du colonel Maurin dont il est souvent fait état dans les discours incendiaires de Kérékou. Mais ceux qui gravitent depuis longtemps dans les arcanes des services secrets savent très bien à quoi s’en tenir.
Le contenu des documents finit par être intégralement publié dans les colonnes d’Afrique-Asie. Des rumeurs commencent alors à courir sur mon compte. Selon certains, Kérékou lui-même m’a fait manipuler par ses services secrets, dans le but de renforcer son pouvoir. D’autres me soupçonnent d’avoir trahi mes commanditaires. Je décide de me taire, de ne pas entrer dans la polémique, et reviens en France. Après avoir fait le tour de la situation avec mes commanditaires, je conseille à mes fidèles de se mettre en sommeil."
Source: Extrait du livre "Corsaire de la république" de Robert Denard