vendredi 24 janvier 2014

Situation sociopolitique au Bénin : Boni YAYI peut encore sauver les meubles

L'espoir est encore permis
La situation qui prévaut actuellement au Bénin prend une allure inquiétante. Sans être alarmiste encore moins oiseau de mauvaise augure, il faudrait prendre au sérieux les différentes positions sur lesquelles campent opérateurs économiques, juristes , syndicalistes, politiciens et gouvernement, chacun en ce qui le concerne. Tout porte à croire que les uns ne sont pas prêts à faire des concessions ; les autres décidés à jouer aux jusqu’au-boutistes. Tous se regardent en chien de faïence !
Un tableau pas reluisant
Les opérateurs économiques voire même le secteur privé n’est pas en odeur de sainteté avec le gouvernement. Point n’est besoin de rappeler que l’affaire Patrice Talon et ses corollaires en sont pour beaucoup dans cette crise. Il apparaît clairement à ce jour, que l’économie du pays en est tributaire. Nous en voulons pour preuve le rang qu’occupe notre pays dans les différents classements économiques dans la sous-région et dans le reste du monde. Certains fatalistes trouvent une explication à travers le contexte de la crise économique qui n’a épargné aucune économie… Même s’il est vrai que les performances économiques du Bénin ne devront pas être analysées sans prendre en compte ce contexte, il n’en demeure pas moins que nous aurions pu mieux faire et changer la donne. Mais malheureusement des questions d’intérêts et de conflits personnels nous y en ont empêché.
Le secteur de la  justice a eu aussi son lot dans cet imbroglio. Le cas du juge Angelo Houssou , la grève de l’Unamab , le cas récent du procureur Gbènamèto dans une certaine mesure, etc  confortent justement cette thèse. L’état de droit  désormais n’est réel que sur le papier. Quand le béninois lambda ne peut plus avoir confiance en la justice de son pays ; quand celle-ci est en proie à de sérieuses affaires de corruption, et bien la justice apparait malheureusement comme une coquille, donc vidée de tout son sens.
Les syndicalistes, partenaires sociaux de l’exécutif, ne démordent pas quant à leur mouvement de débrayage. Comme si l’administration publique n’est pas suffisamment paralysée avec 48h voire 72h de grève, le débrayage pourrait passer à 96h dans les jours à venir. La répression sanglante de la marche du vendredi 27 Décembre 2013 en est la principale motivation.
Le volet politique n’est plus à présenter tant il a toujours déchaîné les passions. Le rejet du budget de l’Etat exercice 2014 par les députés est apparu comme un signal fort de réveil d’une classe politique longtemps tenu en bride. Et quand l’oiseau échappe au filet de l’oiseauleur… Le gouvernement quant à lui semble faire fie de tous ces précédents et fonce tête baissée.
 On assiste ainsi à une sorte de radicalisation des forces en présence. Chaque partie campe sur sa position et n’entend pas lâcher du lest. C’est malheureusement là un tableau assez sombre que présente le Bénin et  ce sont les Béninois qui  en feront certainement les frais.

Boni YAYI pour sauver les meubles
A y voir de près, le pire peut être évité pendant qu’il est encore temps. Il nous paraît assez judicieux d’éviter une sorte de radicalisation. Le gouvernement avec à sa tête son chef gagnerait à jouer la carte de l’apaisement et du rassemblement. Ses sbires devront calmer leurs ardeurs et penser à l’intérêt supérieur de la nation. Les discours belliqueux empreints de régionalisme auxquels se livrent certaines personnes surtout proches du pouvoir ne servent à rien. En de pareilles circonstances, le dialogue devrait primer. Un regard dans le rétroviseur vers les fondamentaux de la démocratie ferait du bien à la nation toute entière. Boni YAYI en fin de mandat n’a aucun intérêt à léguer à son successeur et au peuple béninois un héritage en décrépitude à la limite en lambeaux. Il apparait donc comme le seul à même de résoudre cette crise sournoise mais aux allures dévastatrices s’y on y prend garde. Le chef de l’état devrait surpasser certains clivages et postures de «revenchard » et faire place à la raison, celle là même qui motivèrent les pères fondateurs de notre démocratie et dont ils pouvaient s’en féliciter. Une conférence bis des forces vives de la nation est envisageable. Boni YAYI peut et doit sauver les meubles alors qu’il est encore possible. En 2006, il est apparu pour la majorité des béninois comme le « messie ». Il devait s’en rappeler et prouver toute la légitimité de cette allégation même si les données ont radicalement changé aujourd’hui. Les autres acteurs de la vie économique, sociale et politique devaient en faire autant. C’est bien du Bénin, notre commune patrie  qu’il s’agit.


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