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Tidiane Kassé |
La rencontre s’est
voulu un creuset d’échanges et de restitution des travaux de recherche du journaliste
Tidiane Kassé. Il a présenté son rapport de monitoring au sujet de la place des
femmes dans les médias au Sénégal. D’entrée, le conférencier a tenu à préciser
la méthodologie utilisée pour parvenir à ce travail de recherche. Deux(2)
pilliers ont été privilégiés : une approche quantitative et une autre
qualitative. Dans la première, Tidiane Kassé s’est appesanti sur l’espace
consacrée aux femmes dans les médias ; quant à la procédure
qualitative , elle a consisté à mettre le focus sur la qualité des
productions de presse qui touchent directement les femmes. Ces travaux de
recherche ont été circonscrits dans la période de Mars –Avril 2013. Ils
visaient essentiellement à mettre en exergue la perception que véhiculent les
médias au sujet des questions du genre.
Objets plutôt que sujets
« On parle souvent des femmes dans les médias ;
elles sont objet et non sujet de l’information dans les médias » a indiqué
le conférencier. Une assertion qui vient conforter les stéréotypes et autres
clichés déjà existants au sujet des femmes dans la société sénégalaise. En
effet, une certaine portion congrue est réservée à ces dernières non seulement
quand il s’agit de leur représentativité au sein des médias mais aussi et
surtout du traitement dont elles sont victimes dans le traitement de
l’information. Parlant de leur représentativité, les femmes sont en général quasiment
absentes dans les sphères de décisions au Sénégal. La presse quant à elle
n’échappe pas à cette stigmatisation faite aux femmes. Dans les rédactions
c’est la portion congrue qui leur est réservée. Généralement, elles sont
confinées dans les second rôles et donc reléguées au second plan : pas de
poste de responsabilités pour elles, absentes sur des positions de reportages
de sujets de grande envergure , …
Les femmes sont presque réduites au silence quant aux
traitements que les médias font des sujets les concernant. Elles y apparaissent
comme des sujets de moindre importance, sans intérêt et donc comme des sujets
mineurs. Et même quand ces dernières sont
présentes dans la presse elles sont reléguées dans les faits divers et
de société et /ou présentées comme victimes. « Ces dernières
n’interviennent que quand elles sont victimes ou plaignantes » a fait
remarquer M. Kassé. Ainsi, le conférencier a révélé à travers son monitoring
que le traitement des sujets qui touchent les femmes est en général biaisé et
n’est pas de nature à les rendre visible
au sein d’une société déjà campée par des stéréotypes au sujet de la gente
féminine.
Les femmes pour inverser la tendance ?
Au cours des échanges, les femmes sont apparues comme étant
victimes d’une forme de violence dans les médias ; tant au niveau de leur
représentativité qu’au plan du traitement qui leur est réservé au sein des
médias. Des questions et autres contributions de nature à parfaire l’étude de
monitoring de M. Kassé ont suggéré
quelques pistes encore explorables pour ce qui est de la visibilité de la femme
au sein des médias au Sénégal. Entre autres, il s’agit de la place que les
femmes elles-mêmes accordent à leur personnalité. « Qui mieux que les
femmes pour changer cette perception que les hommes ont d’elles » a lancé
Sene Koudou, une étudiante du CESTI présente à cette rencontre. Voilà qui
montre que les femmes devront elles mêmes prendre leur destin en main, c’est-à-dire
prendre à bras le corps cette lutte qui doit se mener en vue de redorer l’image
de la femme au sein des médias au Sénégal. Les femmes loin de rester d’éternelles
victimes devront travailler à se refaire une autre image. Leur implication doit
se faire plus remarquable si elles veulent passer d’objet à sujet de l’information.
L’espoir est permis et elles doivent y croire.
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